La lettre secrète d’Eisenhower
Petite histoire de la préparation du Débarquement
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Kay Summersby est la secrétaire personnelle du général américain Dwight Einsenhower. Comme à son habitude ce jour de juin 1944, c’est elle qui vide par mesure de sécurité la corbeille du futur président américain afin d’en détruire le contenu.
Un petit bout de papier attire son attention. Avant de le détruire définitivement, elle prend soin de parcourir le message griffonné.
Son visage blêmit.
Son patron est le produit de la célèbre académie militaire Américaine West Point. Sa promotion (1915) est célèbre pour les 59 généraux qu’elle donna aux États-Unis.
Pourtant la trajectoire professionnelle d’Eisenhower n’a rien d’impressionnante, … Du moins les premières années. Il occupe pendant 12 ans le rang de Major. À toute chose malheur est bon car cela lui permet de travailler sous les ordres du général Pershing et de MacArthur. Sa carrière prend donc son envol tardivement dès 1936 quand il est nommé lieutenant-colonel, seulement 3 ans avant la seconde guerre mondiale.
8 ans plus tard, c’est bien lui Eisenhower, désormais général 3 étoiles, qui est en charge de la plus grande opération militaire de l’histoire. C’est bien cet homme calme et fin psychologue qui réussit à mener des généraux au caractère bien trempé comme De Gaulle, Montgomery ou Patton.
Initialement, Eisenhower choisi le 5 juin 1944 pour débuter l’invasion des côtes normandes.
Seulement, la météo s’emmêle rendant impossible le débarquement. Les météorologues ne parvenant pas à se mettre d'accord concernant l’accalmie, le chef des forces alliées choisit de repousser l'attaque d'une journée en espérant que la météo soit plus clémente.
Ça sera donc le 6 juin. Le pari est risqué.
Le bilan du premier jour est terrible : plus de 20 000 hommes sont morts, blessés ou disparus. Mais rapidement des villes sont libérées comme Bayeux ou Cherbourg. Si les pertes des deux côtés sont lourdes, si la population civile souffre (20 000 morts pendant la bataille de Normandie), une chose est certaine : contrairement à la désastreuse opération Jubile à Dieppe en 1942, les forces alliées n’ont pas rebroussé chemin.
Mieux. La logistique allemande s’effondre, persuadée de l’imminence d’un second débarquement dans le Pas-de-Calais et attaquée en parallèle par les Soviétiques (opération Bagration).
C’est donc une victoire mais elle n’allait pas de soi.
Bien conscient du risque, Eisenhower envisage avant le D-Day l’échec jusqu’au dernier moment.
Ce papier chiffonné que Kay Summersby retrouve dans la corbeille n’est autre que le projet de communiqué en cas de défaite :
Notre débarquement dans la région de Cherbourg et du Havre ne nous ayant pas permis de nous implanter durablement en territoire hostile, j’ai dû prendre la décision d’ordonner la retraite des troupes engagées.
Ma décision d’attaquer à cet endroit et à ce moment précis était soutenue par les meilleurs renseignements possibles.
Les troupes, l’aviation et la marine ont fait tout ce que la bravoure et le sens du devoir leur permettaient d’accomplir. Je suis la seule et unique personne qui puisse être blâmée ou incriminée pour cette tentative malheureuse.
J’en assume seul la responsabilité.
Ainsi aurait pu se finir la guerre pour Einsenhower.
Sources :
Traduction de la lettre d’Eisenhower trouvée ici : Le discours d’Eisenhower détruit
5 leadership lessons from Eisenhower
How Eisenhower's Crisis Management Strategies Will Help You Master the Art of Leadership
Infographie de la seconde guerre mondiale
Morale de l’Histoire :
Face à des experts hésitants, Eisenhower prend rapidement une décision.
On lui doit la célèbre Matrice d’Eisenhower pour gérer les priorités.
En présence de personnalités dominantes, il reste calme et fait preuve de compréhension pour travailler en collaboration avec eux. Il est conscient que Montgomery le considère comme un mauvais stratège. Eisenhower s'appuie sur la stratégie du général d'armée anglais pour faciliter le franchissement de la Seine par les troupes alliées.
Enfin, il libère ses généraux de toute responsabilité en cas d'échec en assumant les siennes en cas de défaite.
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